L'Oasis du Todgha est une ceinture
verte tout au long de la riviére du "Assif n'tmazirt"
qui s'étend sur plus de trente cinq km .
Cette vallée du Maroc est parmi les anciennes
vallées où nos ancêtres ont habités
et d'ailleurs les archéoloques expliquent les raisons
de concentration de la population par les gravures rupestres
et les tumulus trouvés dans les environs de cette région du Maroc.
Todgha a connu une civilisation considérable
depuis le 2éme et le 3éme Siécle en raison
de sa situation stratégique entre les caravanes du
commerce provenant du Soudan vers le Maroc.
Cette région du Maroc disposait aussi
d'une mine d'argent qui était gerée par les
étrangers . C'est entre 275 hégire et 200 hégire , la dynastie
Idrisside a émise sa monnaie de dirhams à Todgha ,
c'est grâce à ces atouts que cette région
a connu un epanouissement économique considérable
.
Selon Abou El Kacem Zayatti dans son
livre : "Grande Traduction" : entre Iderkhassan
et Fazaza derriére la montagne , il y avait trois régions
: Toudgha , Ferkalla et Ghriss .
D'aprés ces écrits historiques
, Todgha était parmi les centres civilisationnels
au Sud Est du Maroc.
La région, située sur
un axe de communication trans-saharien, a connu un développement
intégré aux échanges. Entre le 8e siècle
et le 16e siècle, Tinghir se situe sur les axes caravaniers
qui relient Tombouctou à Marrakech et Fès au Maroc. Sijilmassa
dans le Tafilalet, à 160 kilomètres de là,
était le grand "port" du désert, la tête
de pont du trafic caravanier et c'est aussi la région
d'origine des Alaouites qui dominent le Maroc depuis le 17e
siècle.
L'eau sourd des gorges du Todgha mais
la naissance de ce paysage ne peut s'expliquer que par des
travaux importants (terrassement, construction de puits, de
galeries, de canaux, etc) poursuivis de générations
en générations. Cette construction a nécessité
de lourds investissements en hommes, en techniques et en argent
qui ne peuvent se concevoir que dans le cadre d'une économie
lucrative et de structures étatiques stables.
Les bénéfices retirés
du commerce de l'or et de l'argent permettent de faire venir et de renouveler
la main-d'œuvre d'esclaves du sud amenée de la région
des savanes pour creuser les puits et les galeries et travailler
à l'entretien des canalisations. A l'agriculture qui
assure la subsistance des travailleurs s'ajoutent souvent
des productions de haute valeur faciles à transporter:
Dattes, plantes médicinales dont la vente permet de
couvrir les dépenses qu'entraîne l'extraction de l'eau.
Le déclin du trafic des routes de l'or au 16eme siècle
entraîne une lente mutation de cet espace que l'intégration
du Maroc à l'économie mondiale vient accélérer.
Tinghir est situé à
160 kilomètres à l'est de Ouarzazate et à
une distance comparable des étendues désertiques
(ergs et regs) de la région d'Erfoud plus à l'Est.
Les précipitations très faibles (inférieures
à 150 mm) et surtout très irrégulières,
l'ensoleillement supérieur à 3200 heures par
an et l'évaporation donnent un bilan hydrique très faible.
A 1310 mètres d'altitude, sa
situation au pied du versant sud du Haut Atlas
dont les sommets les plus proches culminent à plus de 2500 mètres
lui permet de bénéficier des eaux de la fonte
de la neige ou des pluies drainées par les vallées
qui convergent vers l'oued Todgha. L'oued Todgha rejoint enfin
l'Oued Rhéris dont les eaux sont captées, par
des aménagement récents, pour abonder dans l'Oued
Ziz et redonner vie à la palmeraie d'Erfoud ou se perdre
dans les étendues sahariennes en cas d'excès.
La vallée du Todgha, longue
d'une trentaine de kilomètres, s'ouvre avec une orientation
sud-est sur la dépression qui sépare le Haut
Atlas et l'extrémité Est de l'Anti Atlas
et de sa dernière grande montagne, le Djebel Sarhro. L'encaissement
de la vallée du Todgha limite l'action desséchante
des vents dominants : le Chergui (vent du Nord-Est) et le Sahéli
(vent du Sud-Ouest). A la limite du roc et des alluvions de la plaine
naissent quelques sources pérennes et saines.
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